Pris par la fièvre des Parcs Nationaux, nous avions prévu de passer la semaine de Labor Day (la Fête du Travail tombe début septembre aux Etats-Unis) dans le Parc National d’Acadia dans le Maine.

Comme de chez nous au Maine, il faut compter 8 petites heures, nous avions identifié des petites pauses à faire sur le chemin. Tout d’abord Mystic dans le Connecticut (petit clin d’oeil au film Mystic River de Clint Eastwood situé dans les quartiers populaires de Boston). La bourgade est toute petite et bondée (même en temps de Covid) pour le weekend de la Fête du Travail – impossible de trouver une place dans un restaurant pour le déjeuner. On flâne sur son pont en admirant les flots calmes du fleuve et on s’enthousiasme pour les vieilles voitures rutilantes garées le long de la rue principale.

L’étape suivante est Newport dans l’Etat du Rhode Island. Newport est surtout connu pour les magnifiques demeures de villégiature des riches familles new-yorkaises. Nous jetons notre dévolu sur The Breakers – le manoir des Vanderbilt.

Nous arrivons finalement à notre destination principale: Acadia National Park pour 3 jours de randonnée. C’est un parc moins sauvage que ses confrères de l’Ouest américain mais il offre de beaux sentiers autour du Jordan Pond et de Echo Lake notamment et surtout c’est une île dans l’océan.

Nous repartons d’Acadia pour nous rendre d’abord à Portland et nous troquons les panneaux électoraux pro-Trump pour des bannières de Black Lives Matter.

Portland a un centre-ville – autour du Port – absolument agréable. Les bâtiments sont en brique rouge, les rues sont pavées, des petits magasins d’artisanat local et des terrasses de café animent le quartier face à un marché aux poissons resté dans son jus. La ville nous a beaucoup fait penser à Baltimore et à Detroit.

Je recommande deux adresses à Portland:

  • Alaina Marie (Fore St) pour ses accessoires (trousses, pochettes, porte-cartes) inspirés des filets de pêcheurs
  • Weekend Vintage (State St) pour sa collection de vêtements de seconde main années 70/80

Nous faisons un petit crochet par Cape Elizabeth – étape recommandée par des amis américains. C’est une pause bien méritée au calme, rythmée par le ressac de l’océan et caressée par l’air iodé.

La dernière étape de notre raodtrip est Salem dans le Massachusetts. J’avais très envie d’y aller, notamment depuis que j’avais lu (en 2016, comme quoi il faut savoir prendre son temps) Histoire criminelle des Etats-Unis de Frank Browning et John Gerassi. Comme tout le monde, j’avais entendu parler du procès en sorcellerie qui secoua la petite ville de Salem en 1692 mais le récit qui en est fait dans ce livre est beaucoup plus fouillé et instructif sur les moeurs d’alors que ce qu’on peut entendre ailleurs. Initialement attirée à Salem par son histoire de sorcières, j’y ai découvert bien plus.

Nous avons d’abord visité le bien décevant Musée des Sorcières de Salem. Le musée est composé de deux salles. La première est un théâtre où l’affaire de 1692 est recréée par des petites saynètes animées. La seconde retrace chronologiquement le folklore de la sorcellerie et les vrais-faux procès en sorcellerie à travers l’histoire; de l’Inquisition aux sorcières de Salem et à McCarthy.

Sous couvert de Covid-19, nous sommes invités à presser le pas et nous ne pouvons à peine lire les panneaux de la seconde salle. En revanche, une fois arrivés dans la boutique du musée, là, pas de recommandations de distanciation sociale.

Nous nous promenons ensuite dans le centre-ville pavé dont la brique rouge rappelle un peu Portland. Nos pas nous mènent au Port bordé de belles maisons construites à l’époque par de grands marchands ou armateurs. Nous passons devant le magnifique Hôtel des Douanes où Nathaniel Hawthorne écrivit La Lettre écarlate. D’ailleurs, sa maison de naissance, faisant partie d’un ensemble de maisons historiques (The House of Seven Gables), se visite. Le jardin y est luxuriant.

Hôtel des Douanes

Poussés par la faim et aidés par les recommandations d’Internet, nous arrivons dans le quartier de The Point – plus populaire. Nous commandons des tacos chez Spitfire Tacos – délicieux. En attendant leur confection, je me balade dans les rues adjacentes couvertes de murals et découvre un autre aspect de Salem. Ce sont des Murals du Punto Urban Art Museum. La mission de ce musée est de démocratiser l’art pour faire tomber les barrières socio-économiques. Les murs du quartier sont couverts d’oeuvres. On compte plus de 75 fresques murales monumentales executées par des artistes locaux et internationaux.