« Non mais attends ! Là, c’est l’élection populaire mais ce qui compte vraiment, c’est la décision des grands électeurs et rien n’est joué ». J’essaie d’y croire devant l’enthousiasme de mon amie. Je me penche à fond sur le système électoral américain et je réalise qu’avec près de 3 millions de voix en plus, le réel gagnant de l’élection c’est Hillary Clinton mais qu’elle n’a pas remporté les États clés lui permettant de sécuriser le vote des Grands Électeurs. J’apprends aussi que les Pères fondateurs des États-Unis actuels ont créé ce système d’élections pour éviter spécifiquement le risque du populisme. Je me dis alors que c’est quand même un beau gâchis que ce ne soit pas Bernie Sanders le nominé des Démocrates, qu’Hillary Clinton n’ait pas daigné visiter les États susceptibles de basculer, que Trump ait battu le pavé à de multiples reprises dans le Michigan.
Je me dis alors que ce n’est pas possible, que les grands électeurs ne peuvent pas confirmer ce que les résultats prédisent, que ce ne serait pas la première fois dans l’Histoire américaine.
J’écoute le grand électeur républicain Chris Suprun dire qu’il ne votera pas pour Trump car ce dernier « démontre chaque jour son inaptitude à gouverner ». Je soutiens Elizabeth Warren, sénatrice démocrate du Massachusetts, demander avec véhémence un recompte des voix dans trois États litigieux et je me mets à rêver de l’organisation de nouvelles élections.
Entre amis, nous nous perdons en conjectures sur comment empêcher Trump de réellement devenir le 45ème président des États-Unis. La première option est en effet le retournement du Collège des Grands Électeurs, la seconde, peu probable quand on connaît le personnage, est que lui-même renonce à la fonction suprême : « Les gars, je me suis bien amusé mais on va arrêter là la plaisanterie », la troisième option est le recompte des voix et donc la modification du vote final, la quatrième option serait son assassinat et très franchement de plus en plus de personnes l’évoquent ouvertement. Le petit dommage collatéral dans ce cas-là est que si Trump est assassiné, le président désigné sera Mike Pence et entre la peste et le choléra, on ne sait quoi choisir.
Entre le 8 novembre et le 20 janvier de l’année suivante, il peut se passer tellement de choses que peut-être Trump ne rentrera jamais en fonction. Ou alors, il sera destitué… Le calme est revenu, on reprend notre routine, on ne ressent rien. Nier la réalité est une manière de se protéger.
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