J’échange très souvent avec ma grande sœur sur la vie à New-York en lui faisant jouer le rôle protéiforme de confidente, conseillère, coach, relectrice et correctrice d’articles de blog, inspiratrice… Elle a souvent été et l’est encore, le réceptacle de mes angoisses et récriminations. Un jour, pendant ma pause express de midi, elle finit par me dire au téléphone:  “mais il doit bien y avoir des bons côtés à la vie à New-York!”. J’y ai réfléchi pendant l’après-midi – bien-sûr, il y avait des aspects formidables de la vie new-yorkaise. Le soir, j’en ai parlé à Baby Boy qui se rallia immédiatement à l’avis de ma grande sœur.

Comme pour en rajouter une couche, le taximan qui m’emmena de l’aéroport de Montréal à mon hôtel dans le centre de la ville (déplacement professionnel oblige), n’a pas arrêté de répéter : ” Montréal, c’est mignon et il y fait bon vivre mais New-York, c’est New-York!”

Bien évidemment, c’est toujours faussement cathartique et beaucoup plus simple de se plaindre – la foule dans la rue, le bruit assourdissant dans les restaurants, les rapports basés sur l’argent, les trottoirs tueurs de talons, la 8ème avenue qui pue les poubelles au petit matin, Trump, l’absence criminelle de crème fraîche dans n’importe quelle petite échoppe, … – mais finalement, c’est quand même bien plus stimulant de voir la vie en rose alors, voilà, je me lance dans un inventaire à la Prévert des bons côtés de la vie à New-York:

– Aller travailler l’œil rivé sur des splendeurs architecturales Art Déco,

– Terminer la journée en pâmoison devant Forrest Whitaker au théâtre – je tends le bras et je le touche et on respire le même air,

Soirée avec Forrest Whitaker et Edouard à Broadway

– Admirer le ciel bleu 350 jours par an,

– Pouvoir oublier le sel sur la liste de courses le samedi et quand même pouvoir le trouver le dimanche car le dimanche est un jour comme un autre,

– Se réjouir des 4 saisons bien marquées (dans l’un des pays les plus contributeurs au réchauffement climatique),

– Les jours fériés qui tombent toujours à la suite d’un week-end (ou le précèdent) et qui n’ont aucune relation avec la religion dominante,

– Pouvoir profiter de ces week-ends prolongés pour s’évader à Chicago ou à Miami ou à …,

– Se balader dans les rues de New-York d’un air nonchalant en se persuadant que cela va bien arriver:  Brandon Stanton va croiser votre chemin, vous prendre en photo et vous serez vous aussi une de ces Humans of New-York,

– Croiser en sortant du travail Michael Emerson promenant son chien (dans la vraie vie, il ne boite pas!), rejoindre le Westside Theatre pour être boulversée par Joe Morton (a.k.a Papa Pope) qui vous fixe de son regard pénétrant et découvrir, quand les lumières se rallument, que vous avez partagé la rangée avec le Procureur amoureux de Susan (Joshua Molina) et le magnétique Josh Charles #newyorkisthenewhollywood,

– Siroter un verre face à la pointe de l’Empire State Building,

– Pouvoir s’échapper de la folie ambiante dans Tudor City et se croire un instant dans la douce Angleterre,

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– Céder à la folie des brunchs qui proposent des “bottomless mimosas”, soit la promesse d’être joliment ivre à 4 heures de l’après-midi un dimanche (nota bene pour plus tard: penser à acheter le sel avant le brunch),

– Pouvoir échapper à la file d’attente à la Poste quand il s’agit de retourner les articles Asos – qui se révèlent être ni de la bonne taille, ni du bon style, ni de la bonne matière – en les remballant dans leur carton d’origine et en les laissant tout simplement à la réception de votre immeuble,

– Pouvoir crâner en racontant que vous, vous avez connu le Snowzilla,

Wehawken sous la neige

– Être joyeusement contrainte de changer de chaussures au moins deux fois par jour,

– Être Française à NY et vous sentir comme une princesse, simplement habillée d’un jean, d’une marinière et d’une paire de ballerines (Merci Harper Bazaar!)

– S’envoler dans les airs, à bord d’un téléphérique, pour aller sur une île face à Manhattan (Roosevelt Island)

Manhattan depuis Roosevelt IslandManhattan depuis le téléphérique de Roosevelt Island 1

– Pouvoir aller à la plage en métro

– Déjeuner sur l’herbe à Central Park

Panoramique du Réservoir 10 octobre 2015

– Trouver chaque mois dans sa boîte aux lettres le Glamour français parce qu’on a une grande sœur méga attentionnée qui a compris que même si New-York restait New-York, Paris serait toujours la capitale de la mode.